Nous avons tous un enfant qui vit en nous. Blessé par les aléas de la vie, il influence nos pensées et nos comportements à notre insu. Pourtant, guérir cette part fragile est possible. C’est même la clé pour retrouver épanouissement et sérénité. Explications.
L’enfant intérieur, quèsaco ?
L’enfant intérieur, aussi appelé “puer aeternus” en latin, désigne la partie de nous qui a conservé l’innocence, la créativité, les peurs et l’émerveillement de l’enfance. Concrètement, c’est l’enfant qui sommeille dans les tréfonds de notre psyché.
Fruit de nos expériences passées, il influence constamment :
- Nos pensées
- Nos actes
- Nos relations aux autres
Bref, il colore notre vie d’adulte, qu’on le veuille ou non !
Problème : suite aux aléas de l’existence, cette part enfantine s’abîme bien souvent. Or, quand notre petit moi intérieur va mal, c’est tout notre équilibre qui est menacé. D’où l’intérêt de le choyer !
Pourquoi l’enfant intérieur souffre-t-il ?
La vie est loin d’être un long fleuve tranquille, surtout durant l’enfance. Au fil des années, de multiples situations viennent meurtrir notre part d’innocence. Petit à petit, des plaies se creusent…
Les 10 situations qui blessent l’enfant intérieur
Papas et mamans parfaits n’existent pas ! La plupart d’entre nous avons subi des manquements, vécus comme autant d’abandons. Parmi les causes de souffrance les plus fréquentes, on trouve :
- Le rejet
- L’humiliation
- La négligence affective
- Les punitions injustes
- Le manque d’intimité
- Les secrets de famille
- Les disputes parentales
- Les carences alimentaires
- L’instabilité
- Les abus
Bien sûr, à des degrés divers, nous avons presque tous écopé. Même les bobos en apparence anodins (la perte d’une peluche, la dispute avec un copain) marquent les esprits fragiles !
Les 3 types de négligences vécues
Les souffrances infligées à l’enfant prennent trois formes :
- Négligences émotionnelles : pas de soutien affectif de la part des parents
- Négligences psychiques : l’enfant ne peut pas être lui-même
- Négligences physiques : carences alimentaires, de sommeil, d’hygiène, etc.
Plus l’enfant cumule ces manques, plus l’estime de soi s’effrite. Un cercle vicieux se met en place, entretenu à l’âge adulte par nos propres auto-sabotages.
Les conséquences sur la vie d’adulte
« Les enfants oubliés ne meurent jamais. Ils errent dans les limbes à la recherche de ce qui leur manque. » Cette phrase de Catherine Barry résume bien la problématique.
Les traumatismes de l’enfance laissent en nous des failles béantes. Elles se rappellent à nous au quotidien via :
- Des comportements auto-destructeurs
- De l’anxiété
- Des troubles du sommeil ou de l’alimentation
- Des difficultés relationnelles
- Des maladies psychosomatiques
Bref, impossible de vivre sereinement avec un enfant intérieur cabossé ! D’où l’intérêt de faire la paix avec ce petit être meurtri.
25 signes qui révèlent un enfant intérieur blessé
Difficile de quantifier la souffrance enfouie… Il existe heureusement des signaux d’alerte qui permettent de repérer un enfant intérieur en détresse :
- Vous avez très peur du rejet et de l’abandon
- Personne ne semble jamais vous comprendre
- Vous êtes écrasé(e) par l’autocritique
- Vous vous sentez souvent coupable sans raison
- Vous avez tendance à tout prendre personnellement
- Vous avez du mal à faire confiance
- Vous vous trouvez nul(le), sans intérêt
- Vous avez un profond sentiment de solitude
- Vous êtes hypersensible
- Vous avez des réactions émotionnelles excessives
- Vous êtes souvent triste sans raison
- Vous avez beaucoup de colère refoulée
- Vous avez une obsession du contrôle
- Vous avez peur de l’autorité
- Vous avez des phobies handicapantes
- Vous avez du mal à exprimer vos besoins
- Vous avez un profond sentiment de vide
- Vous êtes accro aux substances et activités
- Vous cumulez les relations toxiques
- Vous avez constamment besoin d’approbation
- Vous avez beaucoup de mal à lâcher prise
- Vous faites passer les autres avant vous
- Vous avez très peur de déranger ou déplaire
- Vous êtes souvent épuisé(e) sans raison
- Vous avez des troubles alimentaires ou du sommeil
Plus vous cochez de cases, plus votre enfant intérieur a besoin d’aide pour panser ses plaies. Alors, à vous de jouer !
4 étapes pour guérir son enfant intérieur
Exhumer vos souvenirs d’enfance
Premier réflexe : plonger dans vos souvenirs d’enfance ! Le but ? Retrouver les situations qui vous ont fait du mal.
Pour cela, découpez votre enfance en 4 périodes :
- Bébé (0 à 9 mois)
- Tout-petit (9 mois à 3 ans)
- Enfant (3 à 6 ans)
- Écolier (6 ans à adolescence)
Puis, pour chaque tranche d’âge :
- Listez vos principaux souvenirs (bons ou mauvais)
- Notez les émotions ressenties
- Identifiez les manques (amour, reconnaissance, sécurité etc.)
Cet inventaire vous permettra de repérer les périodes délicates sur lesquelles concentrer votre travail.
Dialoguer avec votre enfant intérieur
Une fois que vous avez identifié les blessures, il est temps d’entrer en communication avec votre petit vous !
Pour dialoguer, installez-vous dans un endroit calme. Imaginez que votre enfant intérieur se tient devant vous. Il a l’apparence et l’âge auxquels il a le plus souffert.
Vous pouvez alors :
- Le prendre dans vos bras
- Le bercer
- Sécher ses larmes
- L’emmener dans un lieu sûr
- Jouer à ses jeux préférés
- Le rassurer avec des mots doux
Vos paroles peuvent être :
- “Tu es aimé(e)”
- “Tu es important(e) à mes yeux”
- “Je te protègerai désormais”
- “Je ne laisserai plus personne te faire du mal”
- “Je t’offrirai tout l’amour dont tu as besoin”
Vous pouvez également lui poser des questions sur ses souhaits, ses joies, ses peurs… Et l’écouter attentivement.
S’accorder du réconfort au quotidien
Une fois que la connexion est établie, il est important de “reparenter” votre enfant intérieur.
Concrètement, vous devez lui offrir TOUT ce qui lui faisait défaut par le passé : amour, sécurité, reconnaissance, réconfort…
Quelques gestes de soutien à glisser dans son quotidien :
- Se faire couler un bain chaud
- S’accorder une grasse matinée
- S’acheter un doudou
- Se faire dorloter par son conjoint
- Se préparer son plat préféré
- Jouer à des jeux d’enfant (puzzle, pâte à modeler etc.)
Plus vous comblerez les manques passés, plus votre enfant intérieur guérira !
Exprimer ses émotions
Enfin, il est essentiel de donner une place aux émotions longtemps refoulées.
Pour cela, vous pouvez :
- Tenir un journal intime
- En parler à un(e) ami(e) de confiance
- Consulter un thérapeute
- Intégrer un groupe de parole
- Pleurer en laissant venir les sentiments
Peu importe la méthode choisie, l’essentiel est de lâcher prise sur ces vieilles douleurs. C’est le meilleur moyen d’apaiser les tourments du passé !
Bénéfices : une vie plus sereine
Panser les plaies de son enfant intérieur prend du temps, mais le jeu en vaut la chandelle ! Au fil des semaines, vous constaterez :
- Une confiance en vous accrue
- Moins d’anxiété et de pensées négatives
- Des relations plus épanouies
- Une meilleure estime de vous
- Plus d’énergie et de vitalité
- Une capacité accrue à savourer l’instant présent
Bref, en guérissant votre petit vous meurtri, c’est toute votre vie d’adulte qui s’en trouve embellie !
Alors, prêt(e) à faire la paix avec l’enfant que vous étiez ? C’est le plus beau cadeau que vous puissiez vous offrir…
